Les chroniques

Européennes 2024 : tout est déja joué ?

28/02/2024

Européennes 2024 : tout est déja joué ?

A l’extrême droite Marion Maréchal et Zemmour jouent une partition libérale réactionnaire, tenant d’une ligne quasiment poujadiste. Avec ses 7 % aux présidentielles, le parti Reconquête semble certain de dépasser les 5 % et d’envoyer M. Maréchal au parlement européen.
Chez la famille Lepen, le jeune Bardella semble lui beaucoup mieux parti, crédité à 30 % en moyenne. Ce dernier, comme la taulières historique du RN, ne parle pas beaucoup, ne propose pas grand-chose, et se contente d’apparitions médiatiques qui séduisent. Celui qui se voit déjà à la tête du plus gros groupe d’élus européens français ne fera en revanche rien pour les agriculteurs ou les salariés. Son programme est toujours le même : faire de l’agitation, promettre tout et n’importe quoi, et voter comme la droite classique ensuite. Bref, le néant mais sous un visage souriant et vide.
A droite, c’est encore flou. François-Xavier Bellamy devrait reprendre sa place de tête de liste. Rien de nouveau sous le soleil. Mais avec le score catastrophique de Valérie Pécresse à la présidentielle, et le fait que LR soit coincé entre un RN dédiabolisé et un groupe macroniste droitisé, peut-être n’auront-ils même pas les 5 % nécessaires !
Les souverainistes de droite sont toujours dans des guerres de chapelles. Asselineau ne veut pas entendre parler d’une liste se faisant sans lui et y va donc seul. Florian Philippot, grillé sur les questions du complotisme semble ne pas vouloir y aller et Nicolas Dupont-Aignan se disait disponible à participer à une liste souverainiste. Génération Frexit est isolé sans ses deux alliés.
Parlons des centristes maintenant, les macronistes plus précisément. Chez eux, c’est la panique : aucune tête de liste déclarée ! C’est un peu normal, quel playmobil sera choisit pour être le relai de l’Élysée à Strasbourg ? Un fidèle à récompenser ou quelqu’un qui pourrait aller gratter quelques voix à droite ? Dur choix pour Macron.
On retrouve une myriade de micro-formations centristes présentes qui feront certainement moins de 0,5 %.
Au centre gauche, Glucksmann mènera une liste Parti Socialiste-Place Publique. Il est réinvesti par le PS pour tenter un second mandat. Choix surprenant d’un PS qui prend des éléments proches de Hollande pour sa liste, ainsi qu’aucune personne venant du monde du travail ou syndical en position éligible. Olivier Faure braque sur sa droite pour tenter de récupérer le vote des « macronistes de gauche ». 
A gauche, La France Insoumise garde Manon Aubry. Ayant pourtant réalisé un score médiocre en 2019. Celle qui a enterré l’hégémonie populaire de la présidentielle de 2017 pour l’hégémonie à gauche se retrouve donc de retour pour tenter d’améliorer son score précédent de 6.3 %. N’ayant pas réussi à rassembler toute la gauche, LFI reste isolée dans ce scrutin de part son placement ambigu. L’abandon du Plan A (on renégocie les traités) Plan B (on sort de l’UE) en 2019 avait déjà crée un certain malaise, mais là il n’est même plus question de changer l’UE, il faut maintenant désobéir à quelques traités. Bref, LFI se perd à vouloir courtiser le centre-gauche.
Le PCF veut jouer une carte souverainiste de gauche. L’idée est bonne ! Mais aucune annonce sur la méthode. Ils veulent s’opposer à l’UE sans se donner la possibilité d’en sortir si cette dernière est bloquée. Ça ne sent pas bon pour Léon Defontaine qui stagne entre 4 % et 5 % d’intentions de vote.
En parlant de souveraineté à gauche, République Souveraine participera sous une liste citoyenne sur un programme de rupture avec l’UE et de reconstruction des services publics. Aucune tête de liste n’est évoqué pour l’instant mais on peut penser que l’agriculteur et co-président du Samu Social Agricole Philippe Grégoire, récemment mit en avant, pourrait en être.. a suivre.
A l’extrême gauche, on retrouve l’éternelle Lutte Ouvrière qui fait sa liste sur exactement les mêmes bases depuis Arlette Laguiller. Au moins on peut dire qu’ils ne trahissent pas leurs idées.
Le NPA (la scission de Poutou) vient de récemment se faire rembarrer par la France Insoumise. En effet, LFI vient de refuser la proposition d’alliance proposée par le NPA. Preuve que LFI veut ratisser sur sa droite et non sa gauche ?
On trouve aussi le Parti des Travailleurs (ex-Parti Ouvrier Indépendant et Démocratique, une scission du Parti Ouvrier « Indépendant », qui s’est rattaché à LFI, rires) lance sa jeune tête de liste Camille Adoue sur un programme se redistribution du budgets militaire et pour la République Sociale.
Le PRCF, prônant habituellement le Frexit Progressiste appelle à boycotter cette élection.
Chez Les Ecologistes (ex-EELV), Marie Toussaint prend la tête de liste et veut dépasser les 13.5 % de Jadot en 2019. Celle qui a fait condamner la France pour inaction climatique et fervente pourfendeuse de l’énergie nucléaire à une fenêtre de tir réduite. LFI venant gratter le vote écolo-bobo, cœur de l’électorat écologiste.
Pour finir, on trouve quelques formations inclassables ou diverses : Le Parti Pirate sera présent, le Parti Animaliste aussi. Francis Lalanne a annoncé une liste une nouvelle fois.

Ces élections s’annoncent sportives mais en réalité jouées d’avance. A moins qu’ un scandale violent éclate, le RN captera presque 1/3 des suffrages et les macronistes navigueront entre 13 et 16 %. Les autres se partageront les miettes, et ça, sans compter l’abstention qui risque d’être massive.

 

Tristan

Actu 11/09

11/10/2023

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