01/07/2024
Les mélenchonistes perdent les votes ruraux pour renforcer leurs assises urbaines. L'erreur est immense, la trahison des luttes sociales encore plus.
Les cadres de la France Insoumise fidèles à Mélenchon suivent aveuglément le Vieux. Evinçant celles et ceux qui critiquent ou ont critiqué la stratégie électorale actuelle. Stratégie qui consiste à vouloir placer au placard même des éléments fidèles et anciens de JLM mais qui ont l'audace de ne pas être d'accord; c'est bien bas pour quelqu'un qui souhaite pourtant instaurer une 6e République. Avoir voulu un mouvement gazeux avec une ligne claire et combative sur tous les sujets, comme la laïcité, l'écologie, la démocratie, la souveraineté ou encore "la rupture avec l'ordre établi" pour citer Mitterrand que Mélenchon aime tellement, c'était une très bonne idée. Il avait su insuffler un espoir considérable en 2017, stabilisant une part importante des militants et sympathisants de gauche et les abstentionnistes ou perdus. Cette base, allant des libertaires à des gaullistes sociaux radicaux, dépassait la gauche : c'était l'hégémonie populaire.
Mais après c'est parti en vrille, j'en parle ici.
Néanmoins, même si la purge est une manière de renforcer le parti, la stratégie de l'hégémonie à gauche se transforme en hégémonie urbaine. Et c'est une catastrophe pour la gauche radicale. Le RN explose ses scores partout dans la ruralité, même dans les bastions socialistes ou macronistes. Il ne reste que les centres urbains qui votent majoritairement pour la gauche, et tout ça réuni ça pèse 28%. A peine un 1/4 des votants !. Et pourtant les cadres de LFI sont en train de se tailler des places au chaud. Ou plutôt ils sauvent les meubles. Ils consolident leurs assises urbaines alors même que selon eux le péril brun est à nos portes. Plutôt que de faire front commun pour ces législatives de 2024, ces traitres de cadres se renforcent mutuellement en envoyant des militants combattre "des dissidents" alors qu'à quelques kilomètres de là des circonscriptions étaient sur le point de basculer à l'extrême droite. Comment encore faire confiance à quelqu'un qui sacrifie ses camarades un à un dans l'espoir fou qu'à force de changer de ligne ça va enfin réussir? Alors même que chaque ligne adoptée se révèle encore moins bonne que la précédente en resserrant à chaque fois un peu plus son électorat cible. Heureusement la base militante LFI semble en avoir conscience, mais auront-ils la capacité de se prendre en mains et imposer l'arrêt des conneries? Quand G. Kuzmanovic, F. Cocq, C. Girard et H. Franco sont partis entre 2018 et 2019, ça n'a pas beaucoup bougé, mais maintenant que les mélenchonistes ont placé des dissidents face à des sortants de son propre parti, a invectivé Ruffin puis ses propres alliés de centre gauche (PS/EELV), la base commence à bouger. Il est plus que temps de laisser de coté les carriéristes et sincèrement se mettre au travail pour notre pays pour lancer les grands travaux pour refonder une République démocratique et sociale, entamer pleinement le virage écologique urgent, et recréer ce lien social partout.
Affaire à suivre.
Tristan